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20 février 2014

Mon ciel



- Eh ! Qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
- J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages.

Fin du poème en prose "L'étranger", Charles Baudelaire in Le spleen de Paris.

    Alors voilà, je vais me laisser porter par un de ces nuages pour aller là-bas pendant quelques jours... Entrez quand vous voulez, c'est ouvert. Ne faites pas trop attention s'il y a un peu de désordre. Je déteste les maisons trop bien rangées. Elles me rappellent trop la clinique. Elles n'ont pas d'âme. Elle doit être quelque part tout en haut dans un placard, bien à sa place derrière quelques boîtes oubliées...

Portez-vous bien. Bis bald. Hasta pronto. A bientôt.

18 février 2014

Le château de Bourlémont


A quelques portées d'arbalète de la Basilique du Bois Chenu de Domrémy, au-dessus du village de Frébécourt près de Neufchâteau, se dresse le château de Bourlémont qui date du XIIIème siècle. Jeanne l'a donc connu et vu à peu près dans l'état où nous le voyons aujourd'hui et probablement sans la forêt qui recouvre actuellement la colline. Ce château a toujours été entretenu et occupé et a miraculeusement échappé aux aléas de l'Histoire. On ne peut le visiter mais il a fière allure et donne un petit cachet médiéval au paysage. Il me fait penser, toutes proportions gardées, à ces châteaux que l'on voit dans les reproductions des "Très riches heures du duc de Berry".

13 février 2014

Comme un ermite


Les voitures s'y croisent au ralenti tellement elle est étroite cette petite route dans la campagne. C'est une sorte d'ancien chemin goudronné, une espèce de raccourci à peine indiqué. Il faut connaître. On évite de l'emprunter la nuit et on ne s'y aventure pas en hiver par temps de neige ou de verglas. Mais quand il fait beau, à vélo ou à pied, c'est un régal ! Un vieux hangar ouvert, remise et abri pour les bêtes est planté là au bord, un peu en contrebas. Je l'ai toujours connu ainsi. Il semble immuable et résiste stoïquement, malgré son toit cintré et moussu aux agressions des saisons. Les poutres sont saines et solides. On n'a pas lésiné sur les matériaux. Il est là comme un ermite, un peu à l'écart du monde et de ses vicissitudes. Il me fait toujours cette même impression quand, par hasard ou volontairement je passe par là.

9 février 2014

L'arbre isolé



Dans les pâtures, on voit souvent un arbre isolé avec un large houppier. Parfois il y en a deux et même trois réunis. Plus rarement un conifère comme sur le croquis. Leur présence n'est pas le fruit du hasard. Elle est voulue. Les vaches viennent s'y mettre à l'abri ou à l'ombre pour ruminer en paix pendant les chaleurs estivales. Outre leur utilité pratique, leur nombre peut éventuellement servir d'indicateur de l'importance du troupeau comme l'était jadis le volume des tas de fumier devant la maison et qui, par voie de conséquence, donnait une idée du patrimoine du propriétaire.

6 février 2014

Trois fois rien


La petite voix, vous connaissez ? Celle qui vient parfois se mettre en travers de votre chemin, celle qui joue au grain de riz dans la chaussure, celle qui vient vous seriner et qui arrive même à vous mettre les nerfs en pelote. Ecoutez ça : je revenais de Domrémy, il était environ 14 heures et je voulais m'arrêter dans ma supérette préférée pour quelques achats. Seulement elle n'ouvre qu'à 14 heures 30. Que faire ? Rentrer chez moi pour repartir peu après ou m'arrêter et croquer quelque chose en attendant ? J'opte pour la seconde solution et voilà la petite voix ;
- Mais tu sais bien qu'il n'y a rien à dessiner ici ! D'ailleurs chaque fois que tu prends cette route, tu ne trouves rien d'intéressant !
Je prends la première petite route à gauche. Un panneau indique : "route barrée à 300 mètres"
- Tu vois bien, tu vas être obligé de faire demi-tour !
Je m'arrête dans le premier chemin creux et coupe le moteur.
- Mais qu'est-ce que tu vas dessiner ? Il n'y a rien, rien, trois fois rien ici !
Et là, j'appelle Raymond Devos à mon secours : - Rien c'est rien ; deux fois rien ce n'est pas grand chose ; mais trois fois rien, c'est déjà quelque chose ! Et pour enfin lui clouer le bec j'enchaîne avec Pierre Desprosges :  -    ce n'est pas parce qu'on n'a rien à dire qu'il faut fermer sa g... !
Alors voilà, c'est tout juste sec et ça sort du néant.

3 février 2014

La Porte de France


J'ai eu envie de me promener du côté de La Mothe, un site historique. Je vous la fais courte : c'est une butte témoin, résultat de l'érosion d'un massif plus important datant du Jurassique il y a environ 150 millions d'années. Dans la seconde partie du XIIIème siècle, une ville lorraine y fut construite. La Lorraine avait conclu un traité de neutralité avec la France et l'Allemagne. En 1546, Chrétienne de Danemark, régente de Lorraine et nièce de l'empereur Charles-Quint décida de fortifier la ville d'où des tensions avec la France qui la considéra comme une épine dans le royaume. Résultat, un premier siège en 1634, un second en 1642 freiné par la mort de Richelieu. Ce fut Mazarin qui en vint finalement à bout en 1645. La ville fut rasée, les pierres réutilisées pour (re)construire des villages alentour. Aujourd'hui, la forêt a repris ses droits, quelques pierres et éboulis sont les seuls témoins des édifices qui se dressaient là et que des panneaux essaient d'identifier et qui laissent libre cours à l'imagination.